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Accompagnement des ménages pour les travaux de rénovation énergétique
Publié le lundi 12 avril à 11h34
Accompagner les Français pour les travaux de rénovation énergétique, c’est le credo du gouvernement qui souhaite engager rapidement la rénovation globale des 4,8 millions de passoires thermiques. Le gouvernement souhaite une solution tout-en-un afin de massifier la rénovation des logements des ménages modestes. La proposition de la création d’un accompagnement des ménages destiné à suivre les travaux de rénovation énergétique, exposée initialement dans le rapport Sichel, a été présentée le 30 mars dernier par Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique. Voici quelques précisions sur cette mesure de service d’accompagnement des ménages.
Le plan d’action du rapport Sichel
Afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, la France s’est fixée de porter l’ensemble du parc résidentiel à un niveau « bâtiment basse consommation » (BBC). Il s’agit d’une obligation pour tenir ses objectifs environnementaux, le bâtiment étant responsable de 18 % des émissions nationales de gaz à effet de serre et, pour lutter contre la précarité énergétique.
Olivier Sichel, directeur général délégué de la Caisse des Dépôts et directeur général de la Banque des territoires, a été missionné par le gouvernement afin de généraliser et accélérer la rénovation énergétique des logements. « Trop peu de personnes s’engagent dans le parcours de réhabilitation de leur logement alors que des aides existent et que de nombreux acteurs se positionnent sur ce marché » est noté dans le rapport Sichel.
En effet, en juillet 2020, le Haut Conseil pour le Climat faisait part de leurs inquiétudes suite à la publication d’un taux de rénovation globale extrêmement bas. Seulement 0,2 % des logements prennent l’initiative de réaliser un ensemble de travaux en vue de diminuer considérablement leur consommation d’énergie.
Or, les travaux d’efficacité énergétique sont nécessaires dans le but de décarboner le parc résidentiel et ainsi de diminuer les inégalités existantes entre les ménages français.
Pour encourager les travaux de rénovation globale, le rapport Sichel propose trois leviers d’action :
- Un accompagnement de A à Z pour les ménages français par un acteur agréé par l’État
- La création d’une plateforme digitale afin de simplifier les procédures et de suivre plus facilement l’évolution des dossiers
- Une avance des aides plus importante et inclusive. Le rapport préconise également un « Prêt Avance Mutation »
Un accompagnateur rénov’ obligatoire pour l’obtention des aides
C’est une des préconisations du rapport Sichel. Dans le cadre du projet de loi Climat, l’une des mesures envisagées par le Gouvernement est la création d’un accompagnement personnalisé pour les particuliers à réaliser leurs projets de rénovation énergétique. Il s’agit d’un professionnel agréé par l’État qui guidera « les ménages pour déterminer quels travaux sont nécessaires, à quel coût et de quelles aides chacun pourra bénéficier ». De plus, cet interlocuteur pourra vous aider dans toutes les démarches relatives aux travaux. Par exemple, dans le choix des entreprises, l’analyse des devis et il devra garder un œil attentif tout le long des travaux. Le but est de sécuriser les étapes entre les différentes parties prenantes du projet.
C’est l’État qui prend en charge le coût de l’accompagnement en favorisant les ménages très modestes, modestes et précaires.
Olivier Sichel propose que cet accompagnement soit rendu obligatoire dès 5 000 € de travaux de rénovation.
À savoir que cet interlocuteur pourrait être sollicité dans le cadre de l’achat d’un bien, et de travaux engagés dans les copropriétés. L’accompagnateur devra également s’associer aux collectivités pour développer des stratégies en tenant compte des spécificités locales.
La finalité est de créer une dynamique permettant d’accélérer la réalisation de travaux de rénovation pour tous les ménages notamment ceux propriétaires des passoires thermiques.
Une initiative réfléchie pour relancer la rénovation énergétique globale
Sur le papier, cette hypothèse est intéressante. Les ménages sont souvent perdus dans le montage des dossiers d’aides financières et dans le choix des travaux à réaliser pour gagner en efficacité énergétique.
De plus, les dépenses sont souvent importantes. Selon le rapport, le coût moyen de rénovation d’une passoire énergétique est de l’ordre de 38.000 euros. De quoi décourager les ménages qui se sentent démunis lors de la concrétisation de leurs travaux.
Sans parler de cette floraison d’arnaques dans le secteur de la rénovation énergétique qui ne rassurent pas les particuliers : travaux mal effectués, matériaux des isolants non-conformes aux normes en vigueur augmentant les risques incendie, etc.
L’accompagnateur, sorte de super-héros, se chargerait de tout et ainsi soulagerait les ménages dans la réalisation de leurs travaux. Et pour cause, il se rend au domicile des personnes et réalise (ou fait réaliser) un audit thermique, justifie les travaux possibles, leur coût et leur impact sur leur consommation énergétique, les aide à dresser un plan de financement, identifie les aides financières possibles et réalise le montage des dossiers, se charge du bon développement des travaux, et réalise un diagnostic de fin. Le tout aidé par une plateforme digitale, MonServiceRenov.fr, qui réunit les documents nécessaires pour la concrétisation du projet.
Pour l’instant, rien n’est définitif. Le gouvernement doit encore étudier chaque proposition du rapport Sichel. Est ce que l’accompagnateur Rénov’ sera rendu obligatoire en contrepartie des aides accordés pour les travaux ? Cet accompagnement sera-t-il 100 % pris en charge pour tous les ménages ? Ces questions trouveront leurs réponses dans les mois à venir.
Malgré quelques réticences, le recours à un accompagnateur ou une accompagnatrice s’avère nécessaire et efficace dans la réussite de tout projet de rénovation globale. Adopter une approche globale et complète dans la rénovation énergétique représente l’avenir du secteur de la rénovation énergétique.
Jean-Paul ROUSSEAU
Co-Fondateur, AD VALIDEM