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Le plan de relance : Quel est l’impact sur la rénovation énergétique des bâtiments ?
100 milliards d’euros, c’est le montant dédié au plan de relance économique. Le gouvernement a annoncé le jeudi 3 septembre dernier, les grandes lignes directrices de sa stratégie de reprise de l’économie française dûe à la crise sanitaire du Covid-19.
Les enjeux sont double : Préparer la France à l’horizon 2030 et donner un coup de boost à la situation économique grandement fragilisée par l’épidémie. Enjeux « qui doivent permettre de retrouver, d’ici à fin 2022, le niveau de richesse que nous avions avant la crise » , précise le Premier ministre, Jean Castex.
30 milliards d’euros seront consacrés à la transition écologique dont 6,7 milliards à la rénovation énergétique des bâtiments publics, privés et des logements sociaux.
Avec le plan France Relance, l’efficacité énergétique des bâtiments devient une priorité. Alors, quel est l’impact du plan de relance sur la rénovation énergétique des bâtiments ?
La rénovation énergétique au coeur de « France Relance »
Le plan de relance nommé « France Relance », doté d’une enveloppe de 100 milliards d’euros, comporte plusieurs axes stratégiques dont la transition écologique avec la cohésion sociale et territoriale et la transformation de l’industrie.
Sur l’enveloppe des 30 milliards pour la transition énergétique, 6,7 milliards seront dédiés à la rénovation énergétique des bâtiments publics (comme notamment les écoles, les hôpitaux, les ehpad…) et privés. Dans cette enveloppe, il est prévu :
- 4 milliards pour la rénovation du tertiaire public (hôpitaux, écoles, universités, etc.)
- 2 milliards pour la rénovation des logements individuels liée à l’élargissement de MaPrimeRénov’
- 500 millions pour le parc social
- 200 millions pour les TPE/PME.
Cette enveloppe de poids dédiée à la transition énergétique doit permettre de répondre à l’objectif ambitieux de réduction des émissions de CO2.
Il faut savoir qu’en France, le secteur du bâtiment est responsable de 44 % de consommation d’énergie. Et émet plus de 123 millions de tonnes de CO2.
Pour vous faire une idée, le secteur du transport en France représente 31,3 % d’énergie consommée.
Un autre objectif ressort de ce plan de relance, c’est lutter contre la précarité énergétique.
En effet, la précarité énergétique touche 6,8 millions de Français selon les chiffres communiqués par l’Observatoire National de la Précarité Énergétique (ONPE) en janvier 2020.
La précarité énergétique s’explique généralement par plusieurs raisons :
- Un équipement de chauffage défaillant
- Une mauvaise isolation ou pas d’isolation thermique du logement qui permet de protéger de la chaleur ou du froid
- Des ressources énergétiques trop élevées pour les personnes occupant du logement. On parle de précarité énergétique lorsque plus de 8 % des revenus d’un ménage est destiné aux factures de gaz, eau ou électricité.
Cet ensemble de causes de précarité énergétique favorise l’apparition des logements dits « passoires thermiques ». Les passoires thermiques sont considérées comme des logements très énergivores.
On compte près de 5 millions de passoires thermiques en France, et 11 millions de Français occuperaient ces logements selon le ministère de la Transition écologique.
MaPrimeRénov’ : Levier d’action à la rénovation énergétique
MaPrimeRénov’ regroupe deux aides financières, déjà existantes : le Crédit d’Impôt (CITE) et de l’Anah « Habiter Mieux Agilité ». Initialement prévue aux ménages modestes et très modestes, elle s’en trouve élargie.
En effet, dès 2021, cette aide financière sera ouverte à tous les ménages français, sans conditions de ressources. Cette prime sera également étendue aux propriétaires bailleurs et aux copropriétés.
De nombreux travaux de rénovation sont possibles avec ce dispositif. Il peut s’agir de travaux de chauffage, d’isolation et/ou de ventilation.
De ce fait, cet élargissement vient vivement encourager la massification des rénovations énergétiques des logements.
En effet, en cohésion avec les propositions de la Convention citoyenne pour le climat, MaPrimeRénov’ prévoit une enveloppe plus large pour les rénovations globales et ambitieuses.
De plus, des bonus sont prévus pour les ménages qui réalisent des travaux leur permettant d’atteindre l’étiquette énergie B ou A, appelé le bonus Bâtiment Basse Consommation (BBC).
Idem pour sortir leur logement du statut de passoire thermique (étiquette F ou G).
Retrouvez notre article sur les nouveaux barèmes et montants de l’aide MaPrimeRénov’.
Retrouvez le dossier de presse MaPrimeRénov’ du gouvernement.
L’amélioration des bâtiments publics : Une priorité nationale
Afin d’atteindre les objectifs de neutralité carbone d’ici à 2050, la question de la rénovation énergétique des bâtiments est capitale. En France, les bâtiments publics représentent plus de 20 % des émissions de gaz à effet de serre.
De plus, la plupart des bâtiments publics ont été construits avant 1975, et nécessitent aujourd’hui des investissements pour s’adapter aux nouvelles normes de construction. Ces bâtiments-là sont généralement les plus énergivores.
Ces investissements permettraient de réduire leur empreinte carbone et diminuer les coûts financiers qu’ils engendrent liés à leur consommation d’énergie (chauffage, électricité, etc.).
Quelles sont les solutions pour consolider le déploiement de « France relance » dans le secteur du BTP ?
Afin de pouvoir assurer les objectifs de la rénovation thermique de France Relance, il faudra investir massivement sur 3 grandes priorités :
Maintenir les réformes du label RGE
Le renforcement du label « Reconnu garant de l’environnement » (RGE), est un véritable gage de qualité et de confiance pour les consommateurs pour les travaux liés au secteur de la rénovation énergétique.
Favoriser les emplois locaux et la formation
Avec le développement des métiers de la rénovation énergétique, porteurs d’avenir, le recrutement et la formation des jeunes, des demandeurs d’emploi et des salariés doit être encouragée.
Mobiliser toute la filière du BTP
Que l’ensemble des filières de production dans le BTP réponde présent aussi bien dans la création des emplois que dans la formation de ses salariés et prenne conscience des enjeux en cours de la rénovation énergétique à mettre en place.